Le grand débat de Bruxelles : tendu et axé sécurité

Les cinq têtes de liste s’accordent sur le piétonnier Centre-ville et la priorité donnée à la sécurité L’étape communale du jour : Bruxelles. Rendez-vous à l’Hôtel de ville. Le bourgmestre candidat, Freddy Thielemans (PS) est sur place, Fabian Maingain (FDF) également. Pour le « fils de », l’enjeu est de taille : depuis la scission FDF-MR, il se retrouve soudain en première ligne. Précision : notre débat a pris place avant les déclarations de Freddy Thielemans sur le contrôle des naissances et les rebondissements du « dossier Courtois ». Recontactés, Marie Nagy estime que la situation d’Alain Courtois « pose un énorme problème éthique », Joëlle Milquet « qu’elle aurait fait un pas de côté » tandis qu’Alain Courtois, lui, rappelle avoir porté plainte. Le débat bruxellois sera le moins allègre, le plus tendu de tous. Peu de complicité, si ce n’est entre les partenaires de la majorité sortante, PS et CDH, qui déclarent aller à l’élection les mains libres. Ils se sont copieusement disputés quelques jours plus tôt mais, précise Freddy Thielemans, tout est rentré dans l’ordre. Milquet et lui apparaîtront souvent sur la même longueur d’ondes. Ce qui ne sera pas le cas du CDH et du MR. Les prises de bec vont se multiplier entre Milquet et Courtois, sur fond d’invectives fédérales. Courtois reproche, en matière de sécurité, des manquements à la Justice et l’Intérieur ; Milquet répond que le MR a eu des ministres qui n’ont rien fait. Thielemans défend son bilan – construction de logements, engagement de policiers –, et crie au poujadisme quand on évoque les commissariats ouverts 24 heures sur 24. Il est un peu en retrait. Il faut dire que le PS semble dans un fauteuil et devrait juste choisir ses partenaires. Il l’affirme : il est bien candidat bourgmestre. Pour six ans ? « Pour six ans ! » Les autres ont-ils un malaise à dire que la ville a besoin d’un renouvellement à sa tête ? « Pas du tout », répond Milquet. Personne en fait ne se prononcera : c’est le choix du PS. Joëlle Milquet domine le débat. Il faut dire qu’elle connaît nombre de dossiers. Normal ou facile : elle les a soit décidés, soit gérés, comme présidente de parti, négociatrice au fédéral, soit comme ministre de l’intérieur. Elle joue de toutes ses casquettes – ce qui agace MR et Ecolo – et défend ouvertement son atout « ministre de l’intérieur » pour la ville. Elle jure que son emploi du temps fédéral ne nuira pas à son engagement bruxellois. Marie Nagy conteste

: « Ecolo au pouvoir aura des gens qui sont là et dont c’est la priorité. » Nagy défend l’école, les équipements collectifs, l’intégration des projets dans des politiques globales ; Maingain plaide pour une solution rapide de transports en commun ; Courtois a fait de la sécurité – comme ses quatre opposants –, de la propreté et des commerces, ses chevaux de bataille. Avec Maingain, ils se feront les défenseurs des quartiers oubliés de Neder-over-Heembeek et Haren. Le piétonnier du Centre-ville trouve grâce aux yeux de tous. Nagy insiste : « Il y a un mécontentement, une chape entre PS et CDH ». Courtois enchaîne : « Cette ville mérite mieux. La majorité a failli. » Le grand projet bruxellois ? Il est peut-être là – les programmes témoignent de projets – mais durant le débat, il n’émergera pas. Fabrice Voogt; Béatrice Delvaux Le Soir (09/10/2012)

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