D’après l’observatoire des activités économiques, depuis 1997, un quart de la surface industrielle a été reconvertie à d’autres usages avec une perte nette d’un million de mètres carrés, soit 18% du parc initial. A cela s’ajoute le constat qu’actuellement, la demande est bien supérieure à l’offre dans le marché immobilier semi-industriel. La conclusion de l’observatoire est que l’industrie cherche toujours sa place à Bruxelles. Il y a eu une baisse drastique de l’offre de surface d’ateliers depuis 2004 et une baisse importante des bâtiments supérieurs à 2500m³ surtout à cause de la conversion d’ateliers en logement. Le conseil économique et social met également en évidence qu’en moyenne, 8.500 m² d’ateliers industriels continuent aujourd’hui de disparaître chaque mois et que la Région ne peut répondre aux demandes d’implantation de nouvelles entreprises.
Le gouvernement est sur le point de modifier le Plan Régional d’Affectation du Sol (ou PRAS) qui détermine les utilisations qui peuvent être faites des terrains de la Région. Le nouveau PRAS, qualifié de « démographique », cherche entre autre à répondre à l’augmentation importante de la population bruxelloise en favorisant la création de logement. Si ce logement est abordable, l’objectif est évidemment louable et je le partage tout à fait. Néanmoins, pour favoriser le logement, il est prévu que 16% de la superficie totale des zones industriels du PRAS en vigueur, soit 97 ha, soient transformées en zones d’entreprises en milieu urbain (ou ZEMU) qui permettent d’allier sur un même site des fonctions industrielles et du logement. Les zones concernées sont celles qui sont bien situées par rapport au centre et bien desservies par les transports en commun. C’est là que se situe à mon avis le problème car bien qu’il faille répondre à la demande croissante de logement, il faut également répondre au besoin actuel – et criant – d’emplois à Bruxelles.
Une ville-région comme Bruxelles déjà dépendante des deux autres régions à bien des égards, ne peut se permettre de délocaliser son industrie. Il faut la conserver et la développer. Outre la question institutionnelle, c’est la seule réponse possible au chômage. Les entreprises à caractère industriel représentent dans la Région 63.438 emplois salariés soit 10,1 % du total bruxellois. Il y a des entreprises de construction, les industries alimentaires, du papier et du bois, d’imprimerie et d’édition, etc. Or, entre 2008 et 2010, le secteur a perdu 4.270 emplois, soit 6 %, alors que l’emploi bruxellois buy viagra online a progressé d’1 %. Ce secteur est donc clé pour l’emploi.
Pendant une certaine période, les sites industriels se sont déplacés vers l’extérieur de la ville, proche des autoroutes. Maintenant, les industries cherchent davantage la desserte par les transports en commun. Les zones qui ont été choisies pour être reconverties en ZEMU sont donc des sites potentiellement plus intéressants pour l’industrie.
Je suis d’avis que même si de nombreuses zones industrielles sont actuellement vacantes, il faut protéger le potentiel de redéveloppement de l’industrie à Bruxelles et s’attaquer aux véritables causes de la vacance : le coût de dépollution des sols, les bâtiments trop anciens, l’accessibilité limitée ou les problèmes potentiels de voisinage.
Evidemment, certaines activités industrielles et/ou productives sont compatibles avec le logement, mais pas toutes. Les contraintes font fuir certaines entreprises : nuisances sonores, de pollution, difficultés d’adaptation ou d’agrandissement des installations à l’évolution de l’activité de l’entreprise, mobilité pour le personnel et la livraison, stockage. Les zones industrielles constituent des refuges que ne seront plus forcément les ZEMU.
C’est suite à ces interrogations que je partage avec d’autres députés que le Ministre-Président a été interpellé le 19 avril dernier au Parlement. Malheureusement, force est de constater que nos avis diffèrent et que Charles Picqué est convaincu que logement et industrie sont compatibles en ville et que les nouvelles dispositions du PRAS démographique ne pénaliseront pas le secteur secondaire à Bruxelles. C’est un point qu’il reste donc à suivre, n’hésitez pas à me contacter à ce sujet.
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Deschuytere Michel
Suite au commentaire du nouveau directeur d’ATRIUM, souhaitant développer les métiers de bouche à Bruxelles, j’ai écris ce 16 avril: « Il est particulièrement dommage que l’ensemble du monde « tertiaire » (politiques, journalistes, banques, assurances, services publics…) dont fait partie la structure ATRIUM, refuse d’admettre que les richesses matérielles sont engendrées par le secteur de la production (agriculture, industrie, artisanat…) et qu’il faut, prioritairement, favoriser ce secteur. Il n’ y a plus de boucherie car il n’est plus possible de gagner sa vie, en temps qu’artisan, en utilisant des salariés et, seul, la charge de travail est insurmontable. »
J’ajouterai que le développement permanent des projets immobiliers pharaoniques (Néo, tours diverses,…) laisse peu de doute sur la comprommission de nos décideurs.
A quand une politique de planning familiale efficace?
Pour rappel une population qui a un taux de croissance de 4% double en 17 ans!
Il n’y aura, dans ce cas, jamais assez de logements, de crêches, d’écoles mais beaucoup trop de sans-emplois!