Quartier de l’Alhambra et la prostitution de rue : aller au-delà des effets d’annonce !

Peu avant les élections, en juin 2012, le Bourgmestre de la Ville de Bruxelles proposait un plan très ponctuel pour lutter contre la prostitution de rue dans le quartier Alhambra, situé à l’arrière du KVS, le Theâtre Flamand et de la rue de Laeken. Il s’agissait d’une interdiction pure et simple d’exercer cette forme de prostitution dans un périmètre donné. Après interpellation, il s’avère qu’il n’y avait pas eu de concertation avec les communes voisines de Schaerbeek et de Saint-Josse, pas de concertation avec les associations de terrain et pas d’accompagnement des prostitué-e-s. Le problème n’allait donc que se déplacer au sein de la commune ou ailleurs, sans prendre en compte les défis sanitaires et de traite des personnes auxquels sont confrontés les prostitué-e-s. Malgré la promesse d’assurer un suivi de ce règlement en conseil communal, le 21 octobre, M. Thielemans ne peut toujours pas présenter de résultats concrets et avoue entre les lignes qu’il n’y en a pas et que son ambition se réduit à diminuer les nuisances sonores des riverains à partir de 22 heures.

Entretemps, il prend quand même une nouvelle initiative : « le plan Albert II ». Il vise à déplacer les prostitué-e-s vers le boulevard Albert II sur base volontaire à partir du 1^er octobre pour une période test de six mois. Je l’ai interrogé sur cette nouvelle initiative lors du conseil communal du 21 octobre. Cette fois-ci, il semblerait qu’il y a eu une concertation avec Schaerbeek et Saint-Josse, qu’une plateforme mensuelle a été instaurée pour répondre aux préoccupations des citoyens, que les acteurs clés ont été consultés, que l’ensemble du territoire de la Ville a été pris en considération tout comme les questions de la criminalité liée à la prostitution et la protection des prostitué-e-s. La commune a également demandé à la Région d’être représentée au sein de la plateforme.

Si toutes ces démarches s’avèrent vraies et efficaces, il s’agit d’une bonne évolution dans la gestion du problème de la prostitution. Néanmoins, il y a encore et toujours de la prostitution de rue dans le quartier Alhambra. Se contenter de vouloir diminuer les nuisances sonores après 22 heures dans ce quartier est trop peu ambitieux. Il faudrait également insister davantage sur l’implication de la Région : les frontières communales ne sont pas seules pertinentes pour traiter cette question. Une initiatives communale est donc vouée à être parcellaire, au détriment des riverains et des prostitué-e-s. Une concertation avec les associations et un suivi social sont aussi impératifs pour faire face aux problèmes posés