« Il faut des contrôles et des aménagements »

Mobilité Le Pentagone en zone 30
Réactions

Marie Nagy (Ecolo, opposition). « Bravo pour la zone 30, mais exempter les boulevards du centre, c’est ne rien
comprendre aux dangers encourus par les piétons et les cyclistes : c’est là que se posent les principaux problèmes
de sécurité routière. Attendre le réaménagement des boulevards du centre pour les décréter en zone 30, c’est
manquer de lisibilité et de cohérence. On sait que les travaux doivent être menés dans le cadre de l’accord de
coopération Beliris entre la Région bruxelloise et l’Etat fédéral. La décision n’est pas encore arrêtée. Et chacun sait
qu’il faut au minimum trois ans entre une prise de décision et l’achèvement des travaux. En attendant, à chaque
carrefour, on va devoir indiquer qu’on quitte la zone 30 pour rentrer dans une zone 50. Cela représente des dépenses
inutiles et cela dénote un manque de cohérence ».

Marion Lemesre (MR, opposition). « Je trouve que la mise en zone 30 de tout le Pentagone est inutile. C’est pour
dire qu’on fait quelque chose alors que l’essentiel n’est pas réalisé, comme la zone piétonne dans le périmètre
Unesco autour de la Grand-Place. La mesure est un peu artificielle et concernera à terme des artères qui ne le
nécessitent pas comme les boulevards du centre. Généraliser la mesure à tout le Pentagone risque de banaliser la
limitation à 30 km/h dans des zones où c’est nécessaire, comme l’abord des écoles ou les lieux de résidence ».

Bernard Dehaye (président du Gracq, association cycliste). « La mise en zone 30 va faciliter la percolation des
cyclistes dans les petites rues. C’est donc une bonne chose que toutes les voiries locales soient limitées à 30 km/h.
Mais il ne suffit d’apposer une plaque pour que la vitesse soit respectée. Il faut aussi des contrôles et des aménagements physiques adaptés. Si on veut un rééquilibrage des modes de déplacement dans Bruxelles, il faut
modérer la vitesse, mais aussi réserver plus d’espace aux piétons et aux vélos. Sur les grands axes, ce n’est pas ce
que l’on constate pour l’instant. On pourrait s’inspirer à cet égard de villes comme New York et pas seulement
d’Amsterdam ou Copenhague. A Bruxelles, les gens qui pratiquent le vélo sont plutôt sportifs et leur nombre stagne à
3 ou 4 %. On n’ira pas au-delà de 5 % si on ne fait pas les aménagements requis ».

Francine Werth (présidente de l’Union des classes moyennes Bruxelles). « La mesure est perçue différemment
par nos adhérents selon le quartier où elle s’applique. Mais la limitation de la vitesse à 30 km/h ne nous pose pas de
problème : la plupart du temps, on ne peut pas rouler plus vite. Ce qui est important, c’est que les voitures continuent
à circuler et à stationner. Nous craignons que la mise en zone 30 soit le prélude à une extension de l’espace
piétonnier, comme ce fut le cas rue Marché aux Herbes : on a commencé par instaurer une zone 30, puis on a
supprimé le parking et, aujourd’hui, c’est entièrement piétonnier. Mais la grande crainte, c’est la réduction à deux
bandes de circulation des boulevards centraux. »

DUBOIS,FRANCIS; ROBERT,FRANCOIS

Le Soir

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