Dans un article précèdent j’ai déjà eu l’occasion de détailler les montants énormes que le Collège de la Ville a consacré au bureau d’avocats Lydian pour une mission de conseil juridique depuis le 20 février 2014. 335.000 euros en 2014, 821.500 euros en 2015 et encore 180.000 euros pour 2016 ! Il apparaît aussi, suite aux nombreuses interpellations de mes collègues Fasshi-Firi , Maingain et moi-même, qu’il n’y a pas eu de marché public comme cela est pourtant prévu par la loi. Nous sommes dans le cas de figure dénoncé par Karine Lalieux à la commission finances de la Chambre : « Voilà comment fonctionne l’État : je tape dans la main d’un grand cabinet d’avocats et il peut m’envoyer toutes les factures qu’il veut ».
Finalement j’ai également pu avoir connaissance du tarif demandé par le bureau d’avocats, celui-ci s’élève à 250 euros l’heure c’est un tarif plutôt « moyen supérieur », qui devient hallucinant lorsqu’il atteint le montant de 1.336.000 euros, soit 5344 heures prestées ou 725 journées de travail pour une mission de conseil sur le bail emphytéotique. Comment le Collège de la Ville de Bruxelles peut-il justifier un tel montant ?
On comprend mieux l’intérêt de la loi sur les marchés publics qui dans ce cas aurait permis d’élaborer un cahier de charges et de comparer les offres des différents cabinets d’avocats.
Tout dans ce dossier sent l’amateurisme et la précipitation et cela est inconcevable de la part d’un échevin, diplômé en droit, de la Ville de Bruxelles dans un dossier qui engage l’avenir. En effet la Ville s’est engagée à payer plus de 4 millions d’euros par an, pendant 30 ans, c’est-à-dire plus de 120 millions d’euros pour ce stade. En outre, elle s’engage aussi pour 13,5 millions d’euros pour la construction des parkings de dissuasion, en remplacement de ce qui existe sur le parking C.
En tant que Conseillère communale, soucieuse du respect de la loi, de la bonne gouvernance et du bon usage des deniers publics, j’exige la transparence la plus totale dans ce dossier et j’en appelle à la tutelle régionale pour faire respecter la loi sur les marchés publics et défendre l’intérêt des citoyens qui voient les dépenses pour le stade littéralement exploser, avant même le démarrage de ce dossier. Nous sommes actuellement à plus de 19 millions d’euros consacrés au projet de stade national depuis 2014.
Qui assume la responsabilité politiquement de cette affaire Lydian ? Le Bourgmestre dans une interview à La Libre de ce 21 décembre renvoie la balle à l’échevin Courtois. Celui-ci utilise la méthode que j’appelle « Téflon » : il invoque la bonne foi sans assumer les dérives de ce contrat exorbitant. Il est juriste, il dispose d’un cabinet, d’un « Monsieur Stade » affecté à ce dossier particulier, il dispose aussi des services juridiques de la Ville de Bruxelles et des services de Bruxelles-Expo ; il a néanmoins estimé devoir consulter un cabinet extérieur ; à quoi ont servi 1 million 336 mille euros de consultation ? Des explications doivent être données au Conseil Communal en toute transparence.
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