Nous avons tous, un jour ou l’autre, constaté l’état déplorable de l’avenue du Port qui se situe entre le canal et Tour & Taxis. La société du Port a proposé un projet de centre logistique international de Bruxelles (Bilc) avec pour objectif un réapprovisionnement plus fluide dans le tissu urbain.
Cependant, c’était sans tenir compte des projets postérieurs visant la création de 2.000 logements sur le site de Tour & Taxis et sur celui d’un ancien terrain de Belgacom. Cette évolution urbanistique ainsi que l’absence de lien avec la voie d’eau et la congestion accrue des voiries d’accès ont amenés le Gouvernement Régional en janvier 2010 à envisager ce Bilc sur la réserve foncière de Schaerbeek-Formation.
Néanmoins, l’aménagement de l’avenue du Port conçu en fonction du Bilc est resté dans les projets soumis pour l’année 2010 au financement de Béliris pour leur réalisation.
J’ai dès lors interpellé la Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargée des Travaux publics et du Port de Bruxelles, Brigitte Grouwels, au cours de la Commission Infrastructure du mercredi 24 mars.
Je m’interrogeais effectivement sur l’utilité de réaliser tel quel le projet de réaménagement prévu alors qu’une des fonctions principales qui en déterminaient ses caractéristiques, le Bilc, n’a plus lieu d’être ? Pourquoi la nécessité de prévoir des surlargeurs pour les poids lourds prévus n’est-elle pas revue ? L’une des conséquences est d’envisager par exemple, localement, des trottoirs d’à peine 1,5m de largeur !
En outre, 300 platanes vont être abattus. Et 260m courant de l’avenue ne seront pas replantés. Est-ce normal d’abattre des arbres dont on sait que seuls quelques exemplaires posent problème ? Sans oublier l’impact que cela aura sur la biodiversité.
Les réponses de Madame Grouwels laissent pour le moins perplexe…
Selon celle-ci, « le réaménagement de l’avenue du Port n’a jamais été dicté par la présence du Bilc mais bien par le plan régional d’affectation du sol qui définit la zone entre le pont des Armateurs et le début de la rue Claessens comme étant une zone portuaire. » J’avais beau rappeler que les permis introduis lors de la Commission de Concertation font référence de manière explicite au Bilc, rien n’entravait ce discours. La preuve en est que les profils de l’avenue s’adaptent aux plans d’origines du Bilc !
« En ce qui concerne les déambulations piétonnes, je signale que mon administration les a bien identifiées. Elles sont très faibles dans la zone portuaire de l’avenue du Port. Si les trottoirs de cette zone (côté ville) ont été réduits dans le projet de 3m à 1m50, ce n’est pas pour les camions mais bien pour y placer une piste cyclable unidirectionnelle, une piste bidirectionnelle ayant été implantée côté canal. » Face au désir de donner de la qualité de vie dans ces quartiers, cette réponse ne peut être conforme à la réalité ! Cette avenue de 20m² est suffisamment large pour offrir plus d’1,5m d’espace aux piétons.
La ministre a conclut sur le fait que « si l’abatage des arbres est nécessaire, c’est dans un but de saine gestion d’un alignement qui souffre de nombreux problèmes. La proximité des arbres avec les camions en stationnement, dû à leur inclinaison, fait qu’ils sont souvent abimés par les remorques. » Néanmoins, ces arbres représentent une surface correspondant à celle d’un parc. Doit-on abattre tout arbre qui n’est pas droit à Bruxelles ?
Pour de plus amples informations, n’hésitez pas à nous contacter.
Texte intégral de l’interpellation : http://www.weblex.irisnet.be/Data/Crb/Biq/2009-10/00063/images.pdf