La question de la densification du bâti a été abordée ce mercredi 14 juillet au cours de la Commission Aménagement du Territoire que je préside.
En effet, Bruxelles est actuellement composée d’1 million 170.000 habitants. Depuis 2002, la population a augmenté de 6%. Selon l’Institut Bruxellois des Statistiques, Bruxelles pourrait atteindre 1.200.000 habitants en 2018. Ces chiffres nous amènent à nous poser la question de savoir si Bruxelles aura-t-elle assez de logements pour faire face à ce boum démographique?
Saviez-vous que la répartition des habitants dans notre capitale est loin d’être égale lorsqu’on compare une commune à une autre ? La densité moyenne, c’est-à-dire le nombre d’habitants à l’hectare, est de 66 habitants. Mais elle est de 200 habitants à l’hectare à Saint-Jose. A titre de comparaison, une ville comme Milan est à 90 habitants à l’hectare. Bruxelles a donc une densité moyenne relativement faible. L’un des défis majeur dans les années à venir sera, dès lors, de parvenir à densifier notre ville avec une bonne qualité de vie !
La compacité (c’est-à-dire le fait de retrouver beaucoup de logements, d’équipements collectifs, d’emplois sur le même territoire) est une des caractéristiques de la ville. Je tiens à rappeler les avantages à habiter en ville. Effectivement, cela permet à tout un chacun de réaliser des économies d’énergie ainsi que des économies d’espace. Mon souhait est de préserver notre ville durable dans sa beauté, son bon aménagement et sa grande qualité de vie.
Cependant, mon regret est qu’aujourd’hui les projets pensés afin de répondre à la demande des logements font souvent abstraction de la question de l’accessibilité et des équipements. Cela révèle un manque cruel de réflexion d’ensemble dans la construction de logement. Le Secrétaire d’Etat en charge de l’Urbanisme exprime, par ailleurs, au cours de nos débats sa volonté de voir une approche globale aboutir et non pas par secteurs.
Lorsqu’on envisage de détruire le bâti afin de reconstruire dans un but démographique et écologique, il s’agit, à mes yeux, d’une fausse bonne idée ! Pourquoi ne pas rénover l’espace bâti existant ? Nous connaissons tous la problématique engendrée par les nombreux espaces à l’abandon notamment au niveau des étages des commerces. Leur reconversion en logement permettrait de densifier la ville !
Néanmoins, le fait de démolir pour reconstruire peut s’avérer nécessaire dans certains cas. Une réflexion sur la densité de l’habitat demande une analyse fine des caractéristiques de chaque zone de la Ville/Région. Les questions ne se posent pas de la même manière dans le centre ou dans les communes autour (Saint-Gilles, Laeken ou Saint-Josse) que dans la seconde couronne ( les Woluwe ou Uccle par exemple). Ne serait-ce pas le rôle du PRDD (Plan Régional de Développement Durable) que le Gouvernement Régional s’est engagé à réaliser lors de cette législature? Un espace où la Région se permet une réflexion globale ?
Le Secrétaire d’Etat est aussi de cet avis. Mais il estime important d’avoir aussi d’autres lieux de discussion. C’est dans ce but que sera réalisée une exposition « Construire Bruxelles » aux Bozar. 5 défis y seront abordés et accompagnés de groupes de discussion : la croissance démographique, la mobilité, les équipements collectifs, l’économie urbaine et l’accueil des institutions internationales.
L’objectif doit rester : une ville durable pouvant accueillir tout le monde tout en préservant la qualité de vie. Et cela ne se fait pas toujours à coup de bulldozers !