Il y a encore du pain sur la planche pour la prison de Haren!

Au parlement régional ne se discute pas la politique pénitentiaire de la Belgique, l’opportunité de rénover les prisons existantes ou d’en construire une nouvelle. Ce sont les impacts sur les Bruxellois dont il est question. Ainsi mercredi dernier, au Parlement bruxellois, j’ai interpellé le Ministre-Président Rudi Vervoort sur le suivi du projet de la prison de Haren au sujet de la mobilité, de la coordination entre toutes les parties impliquées dans le projet, du comité d’accompagnement et de la création d’emploi. La réponse a eu le mérite d’être franche et d’identifier les aspects qu’il faut continuer à suivre.

La mobilité est un enjeu du projet. Si elle est mal gérée, Haren pourrait souffrir d’un engorgement encore plus important de la chaussée de Haecht et d’un accroissement du trafic de transit dans ses rues. C’est au détriment de la qualité de vie des habitants mais également des entreprises qui sont implantées à Haren. Il y a deux aspects au problème : d’une part l’accès à la prison de ses travailleurs et des familles des prisonniers et d’autre part le transport des prisonniers vers le Palais de Justice. Pour le premier point, une étude avait été demandée au bureau Agora qui avait conclut que l’accès à la prison devait se faire par le boulevard de la Woluwe pour ne pas surcharger la chaussée de Haecht déjà saturée et dont la situation ne s’améliorera pas avec l’ouverture du Décathlon et le projet de l’OTAN. Rudi Vervoort m’a confirmé que c’était donc l’option défendue par la Région mais que la Flandres est réticente. Ce point n’est donc pas encore clôturé et reste à suivre. Concernant les transports en commun, il est nécessaire de creuser les pistes qui avait été données : renforcer la ligne de bus 64, prolonger la 80, organiser des navettes entre la prison et les transports en commun « lourds », étendre le métro vers le nord, mettre en service le RER, etc. Rudi Vervoort s’est contenté de rappeler les engagements de la Région pour la desserte de Haren par le métro Nord, pour le RER et pour le renforcement des lignes de bus de la STIB mais n’a pas parlé d’accord formel des principaux acteurs concernés (SNCB, STIB) ni de démarches de concertation pour y aboutir. C’est donc également une affaire à suivre.

Concernant la coordination et la concertation entre les parties impliquées (Région, Ville, Etat fédéral, commune de Machelen, habitants,…) elle se fait mais n’a pas encore été structurée. En particulier, la volonté de conclure un protocole qui devrait indiquer ce à quoi s’engagent véritablement le fédéral, la Région et la Ville de Bruxelles reste d’actualité mais n’a pas été concrétisée : le projet ne serait pas encore assez mûr d’après Rudi Vervoort. C’est un élément essentiel pour résoudre le problème du transport des prisonniers et pour trancher le débat sur le corps de sécurité qui devrait alléger la charge de la zone.

Concernant l’emploi, le nouveau Ministre-Président est moins optimiste en parlant simplement d’un transfert du volume d’emploi de Forest et Saint-Gilles vers Haren. Ça a le mérite d’être clair mais ne doit pas faire baisser notre vigilance par rapport aux opportunités en la matière.

Le dernier numéro de Bruxelles en mouvement, revue de l’IEB, est consacré à ce dossier.

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