Le mercredi 21 octobre a eu lieu la séance plénière de rentrée officielle du Parlement Régional Bruxellois. Cette séance était consacrée à la déclaration du gouvernement Picqué sur les projets dont l’élaboration est prévue pour l’année à venir. Cette séance a été suivie d’un large débat dans lequel tant l’opposition que la majorité se sont exprimées. Je me suis exprimée pour ma part au nom du groupe Ecolo sur le Plan Régional de Développement Durable (PRDD).
Les projets annoncés pour l’année demeurent dans l’esprit de l’accord de majorité issu des élections du 7 juin. Les thèmes liés au développement durable chers au cœur d’Ecolo étaient donc bien sûr à l’honneur dans la déclaration. L’enthousiasme de la nouvelle équipe gouvernementale semblait néanmoins terni par la conjoncture budgétaire très difficile à laquelle la Région fait face. Ceci d’autant plus que ces difficultés devraient se poursuivre pour la Région dans les années à venir.
Mais le Ministre-Président a prévenu. Sans revalorisation de son budget à court-terme, la Région de Bruxelles Capitale ne sera plus en capacité de mener à bien ses missions. Le Ministre-Président attend de ce fait beaucoup des prochaines négociations institutionnelles. Il en espère entre autres la mise au point d’un nouveau calcul de financement de Bruxelles.
Trois grands chantiers « heureusement peu coûteux » devraient être lancés durant cette année : la mise au point du pacte de croissance urbaine durable ; le choix de mesures de bonne gouvernance ; l’élaboration du plan régional de développement durable (PRDD).
J’ai réagi dans mon intervention au nom du groupe Ecolo à la présentation du PRDD. J’ai demandé certaines précisions, et insisté sur des écueils auxquels devra échapper son élaboration.
La Région se trouve aujourd’hui à une situation charnière : difficultés budgétaires et enjeux énergétiques. Selon moi cela doit constituer pour la Région une opportunité à saisir pour faire de Bruxelles un exemple international de ville durable. Le PRDD doit être le cadre de cette évolution. Ce cadre devra particulièrement valoriser l’innovation et la participation.
Le PRDD devra consacrer la conception d’une ville dense, compacte et mixte, tout en luttant contre la tendance à la dualisation spatiale et à la fragmentation sociale. La réflexion sur le PDI et les modifications du PRAS devra être reprise suivant cette optique.
La problématique du logement ne devra pas être oubliée dans le PRDD. Bien au contraire, le PRDD devra contribuer à un meilleur logement pour tous les Bruxellois. Ceci il faut le dire est particulièrement cher à l’Olivier. Pour cela, le texte devra entre autres appuyer les solutions innovantes que mettent au point en permanence les forces vives et les milieux associatifs bruxellois.
Le PRDD devra embrasser tous les champs de l’action publique à Bruxelles, et non seulement le logement. La mobilité par exemple devra être au cœur de ses préoccupations. Ceci sera au plus haut point nécessaire pour réduire de 30% les émissions régionales de CO2 à l’horizon 2025 conformément aux objectifs fixés par l’accord de majorité.
Les administrations régionales et communales et les para-régionaux devront être associés le plus étroitement à l’élaboration du PRDD. Cela semble nécessaire pour qu’ils adhèrent pleinement au projet et qu’ainsi la mise en œuvre du plan soit la plus complète. Les habitants et les associations devront intervenir pareillement dans ce processus d’élaboration. Il ne saurait être envisagé qu’un plan si capital pour le développement de la région soit uniquement le résultat du travail de cabinets, administrations et bureaux d’étude… En la matière les bases d’un véritable dialogue entre les pouvoirs publics et la population devront être inventées.
Il faudra cependant veiller à ce que le PRDD soit adopté le plus rapidement possible. Ce texte doit en effet asseoir pleinement l’action publique de la nouvelle majorité.
Par rapport à la déclaration du Ministre-Président concernant le PRDD, j’ai tout de même une véritable inquiétude. Le Ministre-Président a dit que le PRDD sera soumis à un « Comité national de suivi et d’accompagnement » associant des représentants des différentes entités fédérées. Pourtant la Région Bruxelloise s’est émancipée de la tutelle « nationale » depuis la loi du 12 janvier 1989. De ce fait il faudra prendre garde à ce que cette proposition ne fragilise pas son autonomie décisionnaire. Même s’il est vrai qu’un moyen effectif d’informer les autres entités belge de la volonté bruxelloise pourrait se révéler intéressant, il est impensable que cela se fasse en minimisant la volonté politique des Bruxellois.
Dès le jeudi 29 octobre je compte au nom du groupe Ecolo revenir en commission de l’Aménagement du territoire sur ces différentes questions méthodologiques.