Il est malheureusement fréquent que des véhicules à moteur se garent illégalement sur les pistes cyclables et mettent ainsi en danger les cyclistes qui les empruntent. C’est d’autant plus regrettable quand c’est la police qui commet l’infraction. De nombreux citoyens s’en sont déjà plaints et relayent l’information. Le 17 novembre dernier, un n-ième cas s’est présenté mais avec un facteur aggravant : il y a eu intimidation par la police du cycliste qui, dans son droit, voulait dénoncer l’infraction et prendre une photo de la scène.
C’était en plein après-midi, une voiture de police sans gyrophare ni sirène était garée sur la piste cyclable devant l’Administration de la Ville de Bruxelles du Boulevard Anspach. Le cycliste s’est arrêté pour prendre une photo mais trois hommes habillés en noir ont surgit en disant qu’il n’avait pas le droit de prendre des photos. Ils ont exigé son identification tout en refusant de montrer la leur mis-à-part le mot « Police » sur un sweatshirt caché en dessous du manteau noir d’un entre eux. En insistant, un inspecteur a quand même accédé à montrer son identification, en essayant de cacher son nom. Ils ont obligé le cycliste à laisser son vélo et l’ont enfermé dans une cellule au commissariat après lui avoir vidé les poches et annoncé que dorénavant il avait un casier judiciaire. Pendant tout ce temps, ils n’ont pas voulu qu’il prévienne sa femme et l’on menacé de devoir passer la nuit au cachot. Seulement après 20 minutes, la police l’a emmené dans un bureau et permis de passer un coup de téléphone. Ayant quand même réussi à avertir sa femme avant d’avoir les poches vidées, c’est l’association des cyclistes quotidiens, le GRACQ, qui a téléphoné sans cesse au Commissariat pour demander des nouvelles, sans quoi il aurait sans doute été enfermé plus longtemps sans justification.
Ceci est évidemment intolérable. Tout d’abord, il devrait y avoir des contrôles beaucoup plus fréquents pour sanctionner le stationnement de véhicules à moteur sur les pistes cyclables et faire ainsi respecter le code de la route. Si les agents, comme me l’a dit le Bourgmestre étaient en « intervention », ils pouvaient le signaler au cycliste et ne pas se montrer agressifs. Si ce n’était pas le cas, la police devrait montrer l’exemple et être la première à respecter scrupuleusement les règles. Finalement, ces dérapages avec intimidation de citoyens dans leur droit, le refus de montrer l’identité par les agents, l’enfermement sans justification et les menaces sont absolument inadmissibles. La police accompli un travail difficile et indispensable pour la sécurité des citoyens, elle peut gagner le respect de ceux–ci en montrant aussi du respect à leur égard.
J’ai relayé la situation lors du conseil communal du lendemain, le 18 novembre. La réponse du Bourgmestre était d’une violence et d’un non-sens remarquable ! Il s’est d’abord indigné que je pose la question et a proposé au GRACQ de lancer une campagne pour rappeler aux cyclistes qu’il est interdit de brûler les feux rouges, ce qui met en danger les usagers plus faibles !! Finalement j’ai obtenu qu’une enquête soit quand même lancée, pour confirmer ou non les faits, je suivrai de près ses conclusions. Il est en effet essentiel que des mesures soient prises pour décourager et sanctionner le stationnement illégal sur les pistes cyclables, pour que la Police montre l’exemple en la matière et qu’une suite soit donnée à la situation inacceptable qu’a fait subir la police à ce cycliste.
Jean-Baptiste Dumont
Bonjour,
Est-ce qu’il y a déjà eu des suites à cette affaire suite à votre interpellation ? Sait-on pourquoi ce monsieur a été embarqué ?
Merci beaucoup,
JB Dumont
Marie
Bonjour,
Oui j’ai interpellé au Conseil de police de ce 30 avril. Le Bourgmestre a justifiée l’action de la police, indiquant qu’elle étaient en intervention. Que l’interpellation et le contrôle d’identité au commissariat étaient conformes à la légalité.C’est la parole des policiers, face à celle du citoyen… tout cela à mettre en perspective. Nous venions, en effet, d’avoir un « huis clos » sur le problème récurrent et reconnu des violences policières qui viennent de connaître un épisode gravissime avec un contrôle violent de deux jeunes au Mont des Arts. Les deux policiers ont été mis à disposition du parquet avec des charges graves. Je reste bien entendu attentive à cette situation et attends des actes concrets pour que l’approche de la police de la zone soit respectueuse des citoyens, elle gagnera ainsi le respect qu’elle mérite aussi.
Bien à vous,
Marie Nagy
Philippe
Quel beau début de carrière de bourgmestre que voilà, on ne s’attendait pas à moins, merci M.Mayeur.
Marie
Bonjour,
Attention la réponse m’a été donnée par Freddy Thielemans.
Bien à vous,
Marie Nagy
patrickbruxelles
Le bourgmestre de Bruxelles a bien raison. Je suis moi-même infirmier en soins palliatifs à domicile et il m’arrive en cas d’extrême urgence de me garer en double file sans respecter la signalisation. C’est vraiment, comme pour les policiers, exceptionnel. Et ils ne doivent ni se justifier, ni faire fonctionner l’eus sirènes. Pour deux raisons, par discrétion et pour respecter ceux qui habitent notre ville. Nos policiers font un travail remarquable et difficile 24h sur 24h. Par contre, tous les jours, je constate que les cyclistes brulent les feux rouges dans notre capitale. C’est donc là qu’il faudrait faire une campagne de prévention.
Il est temps d’ouvrir les yeux sur la véritable incivilité de certains.
Marie
Bonjour,
Merci pour le commentaire, cela alimente le débat.
Je veux simplement souligner qu’on peut donner une explication poliment à un citoyen qui demande poliment.
Pour le reste je suis d’accord que tout le monde doit respecter le code de la route.
Belles fêtes de Noël et belle année 2014.
Marie Nagy
Monique Muniting
Ce qui est préoccupant ici, ce n’est pas tant (« Tout d’abord ») une histoire banale de parking, ni les éventuelles infractions routières commises par des cyclistes, voire même par des policiers.
Ce qui est préoccupant, et HAUTEMENT PREOCCUPANT, c’est de voir que nous semblons vivre de plus en plus dans un état policier, avec une police AU-DESSUS DES LOIS et semblant jouir d’IMPUNITE. Fouille, menaces, mensonges, intimidation, enfermement : ce serait incroyable si les témoignages de ce genre ne se multipliaient pas.
Il sont en effet de plus en plus fréquents, notamment de la part de citoyens ordinaires, particulièrement lorsque ceux-ci tentent de photographier les abus de policiers.
Et un bourgmestre qui, au lieu de défendre le DROIT, se range du côté de policiers délinquants ! Pourquoi un blackout systématique quand des policiers commettent des abus?
Vraiment tout cela est de la plus grand gravité.
Pour moi, il devrait y avoir une seule réponse: attaquer ces policiers en justice. Encore faut-il avoir confiance en la justice, particulièrement quand des policiers sont impliqués…