Le projet fou d’un parc à Anspach

Le boulevard transformé en espace vert: imaginable?

Et si le boulevard Anspach se transformait en un long parc au cœur de la Ville de Bruxelles. C’est ce qu’a imaginé le Conseil bruxellois pour l’Environnement, un réseau de comités de quartiers très actif dans la capitale. Rêve ou réalité?

Le manque d’espaces verts dans le centre de Bruxelles est une problématique sur laquelle les autorités communales se cassent les dents depuis longtemps. L’ASBL Bral (Brusselse Raad voor het Leefmilieu – Conseil bruxellois pour l’Environnement), a peut-être trouvé une solution: transformer le boulevard Anspach en une longue allée verte, sans voiture. Ce n’est pour

l’instant qu’une idée. Mais elle mérite d’être creusée. “Comme la croissance de la population de Bruxelles n’est pas compatible avec la création de nouveaux espaces verts, nous avons voulu imaginer ce qu’il était possible de faire pour améliorer l’environnement du centre.
Orles seuls endroits restants sont les toits et les rues. Il faut donc être créatif avec très peu de choix ”, explique Piet Van Meerbeek, du Bral. “Le projet n’est pas du tout irréaliste. Cette idée n’est pas juste une utopie. Ailleurs dans le monde, divers exemples prouvent qu’il est possible de rendre la ville plus verte, sans remettre en cause les infrastructures existantes.
D’autres villes se sont posé la question du réaménagement des zones vertes au sein de leurs quartiers. Et ça a donné de bonnes idées, comme la High Line de New York, un tronçon de chemin de fer transformé en parc. Ou encore Portland, qui a remplacé des places de parking par des plantes, sous le niveau du sol, qui absorbent l’eau de pluie que les égouts ne savent pas prendre en charge.
Alors pourquoi pas chez nous? ” Mais la projection faite par le Bral interdirait le boulevard Anspach aux automobilistes, qui devraient se contenter de la petite ceinture de Bruxelles. À moins de prendre les transports en communs.
“On parle depuis des années de réduire la circulation sur les grands axes de circulations, sans résultat. Nous estimons que le boulevard, qui est essentiellement une artère de transit, peut entièrement être transformé en zone piétonne. Les alternatives sont possibles.” En ce qui concerne les nombreux commerces du boulevard, pas d’inquiétude à avoir, selon le Bral. “Une artère verte de cette taille serait une attraction formidable pour tous les magasins situés le long du boulevard Anspach. Les commerçants en profiteraient pleinement. Une telle zone piétonne serait même un atout. La foule affluerait davantage pour profiter de l’espace vert et le commerce n’en souffrirait pas. Bien au contraire. ”

Le boulevard Anspach remanié en zone verte, une bonne idée?

OUI

“ L’idée de rendre plus vert le boulevard Anspach est très bonne. Il faut creuser dans ce sens parce que Bruxelles en a cruellement besoin. Il faut planter partout en ville et le plus possible. Et Le réaménagement des axes de circulations devient urgent. Donc il faut que des citoyens avancent de telles propositions ”, estime Marie Nagy (Ecolo), députée et conseillère communale à la ville de Bruxelles. “ C’est un débat qu’il faut mettre sur la table. Mais l’idée doit être réfléchie davantage. Il faut penser aux fonctions commerciales et l’emploi que génère le boulevard Anspach tel qu’il est aujourd’hui. Il n’est pas question de faire une croix là-dessus uniquement pour plus de vert. Il est peut-être plus raisonnable de prôner un boulevard piétonnier, avec seulement une bande pour les voitures dans chaque sens, comme le pense Ecolo.”

NON

“Une idée pareille, c’est l’assassinat des commerces du centre-ville.70%de notre clientèle vient en voiture et le boulevard Anspach est un axe de pénétration très important pour accéder dans le centre de la ville. S’il est fait piétonnier, les répercussions seront énormes sur la petite ceinture de Bruxelles, qui est déjà proche de la saturation ”, s’exclame Alain Berlinblau, président du Groupement des commerçants du centre de Bruxelles. “ L’un des reproches principaux de la clientèle est déjà le manque d’accès en voiture vers nos commerces. Bien sûr les transports en communs ne sont ni suffisants, ni adaptés. Et le problème est double, puisqu’en plus de cela, s’ajoutent les futurs centres commerciaux proches du Heysel ou de Tour et Taxi qui nous prendront une partie de la clientèle. ”

C.L.
La Capitale (14/05/2011)

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