Bogota le 11 avril 2008.
A la suite de la libération de 5 otages des Farc et des différents témoignages autour des conditions de détention et de santé de ceux qui sont restés, une large mobilisation citoyenne s’est manifestée dans la rue et à travers les medias. Comme si la société colombienne acceptait enfin de regarder en face la situation inhumaine de ces otages dont certains rappelons-le sont détenus depuis plus de 10 ans.
Il s’agit de policiers et soldats fait prisonniers par les Farc. En outre il y a également les politiques et 3 américains capturés alors qu’ils travaillaient dans le cadre des programmes de fumigation des cultures de coca.
Il y a un peu plus de trois semaines des nouvelles alarmantes sur l’état de santé d’Ingrid Betancourt ont circulé et des appels ont été lancés par différentes sources. Le Président Uribe lui-même a mis en évidence l’urgence de sa libération… La France a dépêche son avion sanitaire et on sait aujourd’hui ce qu’il en est advenu.
Le Président n’a fait aucune déclaration suite à cette situation, alors qu’il s’inquiétait sur l’état de santé de l’ex sénatrice, le retrait de l’avion français n’a suscité aucun commentaire officiel.
A Bogota on parle aujourd’hui du gel par le Congres des Etats-Unis de l’accord de Libre Commerce avec la Colombie, mais le thème des otages ne fait plus la une dans les medias.
De plus en plus il est évident ici que seule une intervention du Président Chavez et de la sénatrice Piedad Cordoba ont permis d’établir un dialogue avec les Farc. Le Président Chavez vient à nouveau de faire une offre de bons offices et toutes les familles se tournent vers Caracas. Car elles se sentent peu écoutés par les autorités colombiennes…
Les relations entre les deux Gouvernements sont froides, mais les deux pays ont des échanges économiques importants, 50% des exportations colombiennes vont vers le Venezuela qui a besoin des aliments et autres biens de première nécessité qu’il importe de Colombie.
Chavez est le meilleur ennemi de l’Administration Bush dans la Région, Uribe le meilleur allié. Le Président Uribe voit d’un très mauvais œil les interventions de son collègue ; pour lui, le sort des otages est lié à la victoire militaire contre les Farc.
Les familles des otages continuent à se mobiliser, de même que les anciens otages, dont l’ex-sénateur Luis Eladio Perez, qui dit ne plus se consacrer qu’à cette tâche et promeut un plan pour réussir leur libération, l’espoir comme horizon…