Lors de la réunion du Conseil Communal de ce lundi 05 octobre, j’ai, au nom d’Ecolo, interpellé le Collège sur ses projets concernant l’installation du club de basket l’Excelsior dans les installations du centre sportif Lombartzyde.
Un peu auparavant, lors d’une commission de concertation consacrée au réaménagement des voiries du quartier de la Piscine à Neder-Over-Hembeek (NOH), où le trafic automobile s’opère aujourd’hui majoritairement en circulation locale, de nombreuses questions ont été posées par les riverains. Parmi elles : (1) quelles sont les intentions de la Ville concernant l’aménagement de la salle du club de basket (qui devrait avoir une capacité de plus de 700 places) ? et en quoi ce projet est-il compatible (si il est) avec le réaménagement proposé des voiries et les caractéristiques urbanistiques du quartier ; (2) quels sont les projets de la Ville pour pallier dans ces quartiers au cruel manque d’équipements pour les jeunes. Les riverains n’avaient alors pas obtenu de réponses concluantes.
J’ai donc relayé ces questions au Conseil Communal. Pas très heureux devant tant d’ « impertinence », les échevins du Sport et de l’Urbanisme ont confirmé leur intention d’installer le club dans la salle en effectuant les travaux adéquats. Pour l’épineux problème de la mobilité dans le quartier, ils se sont dits se satisfaire d’une solution qui pour nous n’en est pas : le club de basket entrera en contact avec le Delhaize local distant de 400 à 500 mètres pour réserver le cas échéant des emplacements de parking.
Cette réponse, ou plutôt cette absence de réponse, appelle quelques commentaires critiques. D’abord, soulignons le manque de vision d’ensemble à la Ville de Bruxelles pour les quartiers de Neder-Over-Heembeek. Bien que cette partie de la ville connaisse un développement urbain sans précédents, il n’existe, en l’état ou à venir, aucune vision urbanistique d’ensemble ou même de menue tentative de planification. Et cela, que ce soit au niveau du développement de logements ou des transports publics, de la mobilité ou des équipements communautaires. La participation des habitants n’échappe bien sûr pas à cette vacuité : les habitants de Neder-Over-Heembeek sont très largement ignorés. Trois ans après les dernières élections communales, la majorité ne peut plus justifier ce chaos urbanistique par sa récente installation aux commandes de la Ville et par le passif de la majorité précédente. Ces trois ans ont clairement démontré l’incapacité de la majorité à présenter une vue d’ensemble pour Neder-Over-Heembeek.
Pour Ecolo, seule une approche globale, qui entre autres inclurait une définition précise des besoins, un choix réaliste des options de mobilité, et la mise en place de modalités adéquates à la pratique d’une réelle participation doivent voir le jour à NOH. Pourquoi pas par exemple l’organisation d’une « table ronde sur NOH » ? Une table ronde qui réunirait tous les acteurs locaux : Ville, Cpas, Région, secteur associatif, habitants, écoles etc. Une table ronde dans le but de définir un plan d’ensemble, et de le traduire en choix d’urbanisme concrets protégeant par exemple la remarquable richesse verte de cette partie de la ville ?
En outre, la participation doit venir remplacer les séances d’information. Ces séances d’informations qu’organise la Ville sont bien éloignées d’un processus de participation. En effet, participer implique que les citoyens soient écoutés et prennent part aux projets ; si les pouvoirs publics doivent avoir des objectifs (créer du logement, préserver des espaces verts…), les habitant peuvent apporter leur connaissance du terrain, leurs problématiques vécues, et participer à la résolution des problèmes. C’est là à coup sûr un gage de « meilleure ville ». Neder-Over-Heembeek présente encore un potentiel incroyable pour devenir le premier grand « quartier durable « de la ville. Mais s’il n’est pas trop tard, il faut quand même le plus rapidement cesser de gâcher cette belle opportunité.
Autre sujet d’interpellation durant ce conseil communal : le lien entre les travaux de voirie récemment effectués par la Ville place du Marché-aux-Grains et la rupture de la canalisation que le quartier a « humidement » subi il y a quinze jours. L’échevin s’est engagé à nous transmettre rapidement le rapport des experts sur cette question. Il nous a en outre assuré que le prescrit de l’ordonnance sur la coordination des chantiers avait été respecté. Cette ordonnance prévoit que les concessionnaires du sous-sol (gaz, eau, téléphone…) soient informés quand des travaux de voirie vont être réalisés pour qu’ils effectuent parallèlement à ces travaux les travaux qu’ils ont programmés pour les 5 ans à venir. Ceci bien sûr dans le but de perturber le moins possible l’activité de la ville et de limiter les nuisances. Dans le cas présent, à en croire l’échevin, cet incident ne serait donc qu’une fâcheuse coïncidence. Peut-être. En tout cas, il semble que Vivacqua, le distributeur d’eau de la commune, a écrit à la Ville avant les travaux pour signaler son intention de ne remplacer cette canalisation vieille de 100 ans qu’en 2014, donc dans juste 5 ans, soit juste le délai déjà mentionné.