Le Conseil Communal de ce lundi 29 juin était le dernier avant les vacances d’été; le prochain aura lieu le 7 septembre. Ce Conseil Communal a traité de nombreux points(481 pour être précis), dont certains d’une importance première, que ce soit pour les dépenses qu’ils représentent ou pour les enjeux dont ils sont porteurs.
Un point soumis au vote du Conseil Communal: l’achat d’un immeuble de la place du Nouveau Marché aux Grains pour un montant de 1.800.000 euro. Cet immeuble est destiné au futur « Centre de la mode et du design ». Interrogé, l’échevin responsable n’a pas pu donner d’informations précises tant sur le budget du futur centre que sur son fonctionnement. Uniques éléments tangibles sortis du Conseil Communal: ce projet est un projet mené de concert avec la Région, et financé pour partie par les fonds FEDER (fonds européen de développement régional). Le groupe Ecolo s’est abstenu sur cette acquisition. En effet, le groupe Ecolo a estimé qu’il aurait été nécessaire de présenter au Conseil Communal, et donc aux habitants qu’il représente, la globalité du projet avec ses objectifs (regrouper des asbls existantes, Modo Bruxellae, par exemple) et son montage financier (achat, rénovation, fonctionnement).
D’autant plus par ces temps de « sobriété » budgétaire, ce type d’investissement doit être fait en connaissance de cause. Ceci au moins pour éviter certains travers dans lesquels la Ville est souvent tombée par le passé: investir des budgets importants dans la « brique » sans être à même par la suite d’assurer financièrement le fonctionnement des projets et l’entretien des bâtiments. Cette question est essentielle au plus haut point dans une optique de bonne gestion communale. C’est pourquoi le groupe Ecolo, tout en considérant ce projet intéressant, s’est abstenu sur le vote.
Autre vote au Conseil Communal du 29 juin : un marché public de 450.000,00 euro destiné à la réalisation d’un plan particulier d’affectation du sol pour le quartier « Tour et Taxis ». Une réflexion sur le dossier a amené le groupe Ecolo là aussi à s’abstenir. En effet, dans le contexte où un permis d’urbanisme portant sur une grande partie du site est sur le point d’être remis – la commission de concertation moyennant quelques modifications a remis un avis favorable – et qu’un schéma directeur pour l’ensemble du site a été approuvé par la Région, à quoi bon élaborer un PPAS ? Ce PPAS serait forcément réalisé « sur mesure » pour être compatible avec ces documents. En outre, un PPAS se prépare rarement en moins de deux ans. Cela signifie donc que lorsque le PPAS sera prêt, le site aura déjà commencé à se bâtir conformément au permis d’urbanisme… La démarche de la Ville est donc une démarche coûteuse qui arrive fort tard pour ce site.
Outre ces points, je citerai juste pour finir: l’adoption provisoire du plan particulier d’affectation du sol pour le quartier « Archimède », et un marché public pour la construction de 25 appartements rue Harenberg. La place me manque pour détailler d’autres points. A cette fin l’ordre du jour du Conseil Communal peut être consulté sur le site de la Ville (www.bruxelles.be).
Par ailleurs, la Ville a mis à l’enquête publique d’importants projets en ce mois de juillet, soit à un moment où riverains et autres habitants intéressés sont souvent en congé. Mais si en l’espèce il n’y a rien de formellement illégal en cela, on ne peut que regretter ces pratiques récurrentes. Elles permettent au Collège de la Ville d’avancer sur des dossiers sensibles politiquement en s’évitant des débats cruciaux avec les habitants.
Citons par exemple, parmi ces projets mis à l’enquête publique, le projet d’hôtel de l’ilot du Falstaff qui intègre la démolition d’immeubles historiques. Ce projet immobilier serait vu d’un œil bienveillant par le Collège.
Petit mot de la fin. Suite aux élections régionales j’ai été élue au Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale. Notre système institutionnel prévoit que 19 élus de ce parlement siègent au Parlement de la Communauté Française, ce même parlement envoyant 10 « sénateurs de communauté » au Sénat. Ceux-ci exercent les mêmes fonctions que les «autres» sénateurs (ou sénatrices). Seul leur mode de désignation diffère. Il ne s’agit donc pas d’un « cumul » mais d’une fonction dérivée. J’ai été désignée par Ecolo pour occuper cette fonction. Je tenais à vous en informer, cette fonction est au service de chacun d’entre vous.
Les vacances sont là pour tous. Je vous souhaite d’en profiter : que vous restiez à Bruxelles ou que vous partiez, ce sont des moments pour recharger les batteries. Mon prochain billet pour cette rubrique paraitra après le prochain Conseil Communal le 7 septembre.